La production des données de
la recherche marketing
Les méthodes de recueil des informations primaires : Produire des données primaires c’est effectuer une enquête
qui commence habituellement s’il y a un besoin d’information et s’il n’y a pas
de données ou si elles sont
insuffisantes en interrogeant un certain nombre d’individus en vue d’une
généralisation. La nature de ces données
primaires peut être qualitative ou quantitative et il existe deux types de
méthodes répandues pour le recueil des
informations primaires :
(a) des méthodes qui s’appuient
sur l’observation de comportements, sans communiquer avec les personnes
étudiées.
(a) des méthodes qui s’appuient
sur la communication verbale, directe ou indirecte, avec des répondants en
utilisant l’enquête comme outil de recueil de l’information qui peut être
l’entretien personnel, le téléphone , l’Internet ou le questionnaire écrit.
Les méthodes d’observation : L’observation
consiste à enregistrer d’une manière systématique le comportement non verbal d’individus,
des événements, des situations d’achat ou de consommation sans communiquer
d’aucune manière avec les personnes observées.
Au moins cinq types de phénomènes se prêtent à l’observation
:
- des phénomènes physiques, tels que les actes d’achat, la localisation
et l’organisation de points de vente, les prix affichés, l’espace occupé dans
les linéaires et son organisation, les promotions ;
- des phénomènes temporels, tels que le temps consacré aux
achats ou le temps passé en déplacement ;
– des relations spatiales, telles que les mesures du trafic
magasin ou la description d’itinéraires suivis sur le lieu de vente ;
– les comportements
expressifs, tels que les mouvements des yeux ou les expressions d’intérêt ou
d’émotion ;
- des publications, comme celles
qui résultent de la pige publicitaire, de l’analyse du contenu des publicités,
les publications commerciales (catalogues) ou financières (bilans).
Les méthodes d’observation sont
utiles lorsque les comportements des acheteurs ou des consommateurs apportent
une information qui ne peut être obtenue de manière satisfaisante par
communication verbale. L’avantage le plus important des méthodes d’observation
est leur grande objectivité et précision et surtout leur caractère non invasif,
puisque la réalité étudiée n’est pas affectée par le processus de mesure, alors
que c’est le cas dans les autres méthodes qui impliquent la coopération du
sujet. L’observation est donc la plus efficace lorsqu’elle a lieu dans un
environnement naturel, lorsque le sujet n’est pas conscient d’être observé.
Pour éviter l’influence éventuelle
de l’observateur sur le comportement étudié, on peut également recourir à des
techniques d’observation indirecte ou déguisée. Par exemple :
- analyser le contenu des
poubelles d’un échantillon de consommateurs en vue de déterminer leur
comportement de consommation alimentaire ;
- demander à inspecter le contenu des placards
des ménages en vue d’identifier le type de confiture consommée.
Dans le secteur des biens de
consommation, le système de lecture optique des codes-barres placés dans les
supermarchés a révolutionné les systèmes d’information marketing, en fournissant
des informations complètes et parfaitement fiables sur les ventes et parts de
marché.
La principale limite des méthodes
d’observation tient au fait que la mesure est par définition réduite à l’étude
des comportements actuels et apparents. En outre, cette procédure est lente
puisqu’elle est tributaire de l’expression des comportements.
Enfin, les méthodes d’observation
sont peu utiles pour étudier les attitudes et les motivations, de ce fait, le
recours à ces méthodes restera toujours limité.
Les méthodes de communication verbale
: Dans les méthodes de communication verbale on s’adresse directement ou
indirectement au sujet étudié pour recueillir l’information recherchée, ce qui
implique donc nécessairement la coopération du répondant. Cette communication
peut se faire par questionnaire ou
par entretien.
Enquetes quantitatives : Le
questionnaire
Le questionnaire est un outil de collecte d’information qui
permet de quantifier et comparer l’information. Cette information est collectée
auprès d’un échantillon représentatif de la population visée par la recherche
marketing. Le questionnaire donc représente un ensemble de questions construit
dans le but d’obtenir l'information correspondant aux questions de la recherche
marketing.
Les objectifs d’un
questionnaire
Rodolphe
Ghiglione distingue les objectifs suivants :
- L’estimation : il s’agit d’une collecte de données, d’une
énumération de ces données. C’est la démarche la plus élémentaire dans le
questionnaire. On ne cherche pas à comprendre les données, on cherche à les
mettre à plat.
- La description : il s’agit de retirer des informations qui
décrivent les phénomènes subjectifs qui sous-tendent les phénomènes objectifs
et d’expliquer ainsi les phénomènes objectifs, comme les motivations, les
représentations, les opinions et attentes qui orientent nos choix rationnels
(nos comportements objectifs
- La vérification
d’une hypothèse : il s’agit ici d’une démarche déductive, le questionnaire
devient un outil pour confirmer ou infirmer une hypothèse. Cette approche n’est
possible que si l’on a une connaissance suffisante des problèmes à étudier. Le
questionnaire est construit en fonction des hypothèses qui donnent un axe, une
direction pour élaborer le questionnaire.
Réaliser le
questionnaire :
Faire une enquête consiste à interroger les individus de la
population à laquelle on s’intéresse
à l’aide d’un questionnaire établi en fonction des objectifs
visés. Ce questionnaire traduit sous
la forme d’une liste de questions, et qui combine souvent
plusieurs formes de questions, avec une domination de questions fermées et
quelques questions ouvertes, plus riches mais aussi plus difficiles à traiter
statistiquement. On peut regrouper les différentes sortes de questions en 3
grandes familles de questions
- Les questions
ouvertes : La personne interrogée y répond librement en utilisant ses
propres
mots, les réponses sont spontanées et approfondies sur tous
les sujets. Par contre, le dépouillement est très difficile à mettre en oeuvre,
car les réponses peuvent être trop variées.
Exemple : Comment concevez-vous vos loisirs ?
- Les questions
quantitatives : Ce sont des questions qui demandent une réponse exprimée
sous la forme d’une valeur numérique. Ce qui est
intéressant, c’est qu’il est possible à partir
de chiffres fournis de faire une moyenne, mais ce résultat
reste insuffisant.
Exemple : Combien avez-vous d’enfants ?
1 enfant 2 enfants + de 2 enfants aucun
- Les questions
fermées : La personne interrogée répond en choisissant parmi les questions
qui lui sont soumises. On distingue 4 types de questions
fermées :
La question fermée
à choix exclusif binaire : La réponse est simple, à condition que la question
ne soit pas trop complexe.
Exemple : Possédez-vous un autoradio ?oui non
La question fermée
à choix multiples : C’est une question qui permet plusieurs choix pour l’enquête,
ce qui est facile à dépouiller. En revanche, c’est une question qui a tendance
à
orienter la réponse de la personne interrogée.
Exemple : Pour quelles raisons avez-vous choisi la voiture «
X » ?
. moins chère disponibilité fidélité sérieux de la
marque
La question fermée
avec classement hiérarchique : Il s’agit de classer par ordre
d’importance
les différents critères. L’information est ainsi plus riche
mais les réponses ont dû mal à être
classées au-delà de 5 ou 6 critères.
Exemple : Classer par ordre d’importance les 4 critères
d’achat ;
moins chère disponibilité fidélité sérieux de la marque
La question fermée
avec échelle d’attitudes : Ce sont celles qui permettent d’évaluer des
attitudes et des opinions sur des échelles graduées. On
distingue entre plusieurs type d’échelle: l’échelle numérique, l’échelle
verbale, l’échelle imagé, l’échelle Likert, l’échelle d’Osgood, …Il s’agit de
questions qui permettent à la personne interrogée de donner un avis précis.
L’avantage de ce genre de questions c’est qu’elles permettent la mesure des attitudes,
mais en revanche elles n’autorisent pas les calculs.
Exemple : Le magasin « Y » est bon marché.
Tout à fait d’accord Assez d’accord Pas du tout
d’accord
Panel : Échantillon
permanent de personnes ou d’entreprises auprès desquelles des enquêtes sont
menées d’une manière permanente ou répétitive, avec les mêmes méthodes et sur
les mêmes sujets. Il existe plusieurs modes de panels mais voici les plus
utilisés :
– Panel de
consommateurs : méthode
d’enquête permanente permettant de suivre et d’analyser les achats des foyers
ou des individus.
– Panel de
distributeurs :
méthode d’enquête permanente permettant de suivre et d’analyser les ventes du
commerce de détail.
– Panel
mixte : panel de détaillant assorti d’un panel de consommateurs.
La collecte des
données :
Apres avoir défini la
population pour laquelle on a besoin d’informations il faut définir une
technique de collecte des données en tenant compte des coûts, des délais et de
l’existence ou non d’une base de sondage.
Modes de collecte les
plus courants :
a)
Auto-denombrement : L’information requise est fournie par le
répondant qui complète
lui-même le questionnaire. Il s’agit de questionnaires
auto-administrés sans l’intervention
d’un enquêteur. De ce fait, le questionnaire doit être simple à comprendre et
pas trop long. L’inconvénient majeur est ici un faible taux de réponse et
l’absence de contrôle du bon usage du questionnaire. Cette méthode est
évidemment peu coûteuse.
b) Entrevue
personnelle : L’information requise est obtenue par une visite
personnelle au
lieu d’enquête : domicile, lieu de travail, la rue, le
marché….Ce mode est bien adaptée à l’étude de concepts de produits complexes
qui demandent des explications détaillées et convient aussi au test de nouveaux
concepts de produit. L’information est recueillie directement au cours de
rencontres face-à-face entre l’enquêteur et le répondant. L’enquêteur dispose
généralement d’un questionnaire qui lui sert de guide d’interview. Le taux de
réponse est en général bon dans les enquêtes personnelles, leur inconvénient
principal étant leur coût élevé. La présence de l’enquêteur peut également être
une source de biais difficile à contrôler.
c) Entrevue
téléphonique ou Internet : L’information requise est obtenue par
un contact téléphonique avec le répondant ou e mail.
Ce mode est à recommander lorsque le problème étudié est
bien défini et simple à comprendre. Le questionnaire est administré par
téléphone ou par internet par des
enquêteurs spécialisés. L’information recherchée doit être simple, factuelle,
non confidentielle et limitée en quantité. L’avantage majeur d’une telle
méthode est sa rapidité et son faible coût par interview.
Pour les enquêtes visant le grand public, l’inconvénient
majeur est lié à la composition de l’échantillon. Il faut que les individus
disposent d’un téléphone ou internet et qui soient accessibles par ces biais.
L’absence de contact direct et l’impossibilité .Dans les marchés business-to-business,
les enquêtes par téléphone sont de plus en plus utilisées et présentent moins
de problèmes de représentativité.
Facteurs influençant le choix d’une méthode de collecte
- Objectifs de l’enquête
- Disponibilité des bases de sondage
- Caractéristiques de la population cible
- Complexité des concepts
- Nature des questions
- Qualité des données requise (taux de non-reponse)
- Coût
- Echéancier
- Ressources disponibles (facilite d’exploitation)
Le pré test du
questionnaire : Il s’agit d’une phase fondamentale, souvent négligée,
qui consiste à mettre à l’épreuve le questionnaire par rapport à quelques
individus, autrement dit à le tester. Elle est donc centrée sur l’évaluation du
questionnaire lui-même. L’approche est ici plus qualitative que quantitative.
Il s’agit d’évaluer la clarté et la précision des termes utilisés et des questions
posées, la forme des questions, l’ordre des questions, l’efficacité de la mise
en page, éliminer toutes les questions ambiguës ou refusées, repérer les
omissions, voir si le questionnaire est jugé trop long, ennuyeux, indiscret,
etc
Le choix de la population à interroger :
Si l’entretien et l’observation sont des méthodes
individuelles et collectives, le questionnaire est une méthode quantitative qui
est uniquement collective et qui s’applique à un ensemble (échantillon) qui
doit permettre des inférences statistiques. C’est le nombre d’éléments de
l’ensemble qui assure au questionnaire sa validité et qui permet aux
informations obtenues d’être jugées dignes de confiance.
Ainsi une fois le problème et les
objectifs de la recherche marketing sont bien définis la première question à se poser est :
quelle est la population (ou peut-être les populations) qu’il est nécessaire à
interroger ?
l’échantillonnage
Définition de l’échantillonnage : « L’échantillonnage est
le procédé utilisé pour choisir un échantillon et qui est à la base de
l'enquête par sondage ».
Donc, échantillonner,
c’est choisir une partie d’une population pour représenter l’ensemble de la
population.
Méthodes d’échantillonnage : Il existe
deux grandes catégories de méthodes.
1) Méthodes probabilistes
(Aléatoires) : L’échantillonnage probabiliste repose sur un choix
d’unités dans la population fait au hasard, ce n’est pas l’enquêteur qui
choisit les unités, c’est la méthode utilisée pour la sélection qui le fait.
Une des caractéristiques de cette méthode est que chaque unité de la population
a une probabilité mesurable d’être choisie.
L’avantage de la
méthode d’échantillonnage probabiliste est qu’elle permet de généraliser les
résultats de l’échantillon à l’ensemble de la population en s’appuyant sur une
théorie statistique reconnue.
Son seul inconvénient est qu’il faut posséder une liste de
toutes les unités formant la population avant de procéder à la sélection de
l’échantillon.
Voici les quatre types d’échantillonnage probabiliste que
l’on peut effectuer :
Echantillonnage aléatoire simple : Dans un échantillon
aléatoire simple on prélève dans la population des individus au hasard, dont
tous les individus ont la même probabilité d’être prélevés, et ils le sont
indépendamment les uns des autres.
Echantillonnage aléatoire stratifié : On suppose que la
population soit stratifiée, constituée de sous populations homogènes, les
strates. (ex : stratification par tranche d’age). Dans chaque strate, on fait
un échantillonnage aléatoire simple, de taille proportionnelle à la taille de
strate dans la population (échantillon représentatif).
Le chercheur divise la population en sous-groupes distincts
et homogènes (strates) à partir desquels il sélectionnera un échantillon
aléatoire simple en poursuivant les étapes suivantes :
1. choisir une variable de stratification (ex : tranche
d’age).
2. Sélectionner un
échantillon aléatoire dans chaque strate.
Exemple : Supposons que 60% des stagiaires d’un ISTA sont
des filles et 40% des garçons, pour former un échantillon de 120 stagiaires en
respectant ces strates, on devrait choisir au hasard 60% x 120 = 72 filles et
40% x 120 = 48 garçons
Echantillonnage aléatoire par grappe : On tire au hasard des
grappes ou familles d’individus, et on examine tous les individus de la grappe.
La méthode est d’autant meilleure que les grappes se ressemblent et que les
individus d’une même grappe sont différents, contrairement aux strates.
Le chercheur divise la population en sous-groupes appelés «
grappes ». Les grappes ont le même profil, la variance d’une grappe à l’autre
étant faible. Il sélectionne par la suite un échantillon aléatoire de grappes
et non pas un échantillon aléatoire à l’intérieur de chaque grappe.
Exemple : Les stagiaires de première année d’un ISTA sont répartis en
11 groupes, les groupes sont numérotés de 1 à 11. Supposons que l’on obtienne
les nombres 2, 5, 7 et 10, tous les étudiants de ces 4 groupes feront partie de
l’échantillon.
Echantillonnage aléatoire
systématique : Dans certaines situations, spécialement lorsque les
populations sont importantes, il est coûteux (en temps) de sélectionner un échantillon
aléatoire simple en trouvant tout d’abord un nombre aléatoire et ensuite en
cherchant dans la liste de la population l’élément correspondant. Une
alternative de l’échantillonnage aléatoire simple est l’échantillonnage
systématique. Par exemple, si l’on souhaite sélectionner un échantillon de
taille 50 parmi une population contenant 5000 éléments, cela revient à
sélectionner un élément tous les (5000/50) = 100 éléments de la population.
Constituer un échantillon systématique dans ce cas consiste à sélectionner
aléatoirement un élément parmi les 100 premiers de la liste de la population.
Les autres éléments de l’échantillon sont identifiés de la façon suivante : le
second élément sélectionné correspond au 100e élément qui suit le premier
élément sélectionné dans la liste de la population, le troisième élément
sélectionné correspond au 100e élément qui suit le deuxième élément sélectionné
dans la liste de la population, et ainsi de suite. En fait, l’échantillon de
taille 50 est identifié en se déplaçant systématiquement dans la population et
en identifiant les 100e , 200e , 300e …etc. éléments qui suivent le premier
élément choisi aléatoirement. L’échantillon de taille 50 est généralement plus
facile à identifier de cette manière qu’en utilisant l’échantillonnage
aléatoire simple.
2) Méthodes non
probabilistes (Raisonnées ou empirique) : L'échantillonnage non probabiliste
repose sur un choix arbitraire des unités, c’est l’enquêteur qui choisit les
unités et non le hasard. En ce sens, il serait donc aventureux de généraliser
les résultats obtenus pour l’échantillon à toute la population. Malgré cela,
ces méthodes sont souvent utilisées dans certaines disciplines. En voici quelques-unes
:
Echantillonnage par quotas : Lorsque le chercheur veut
reproduire les caractéristiques d’une population (ex. âge, sexe, revenus, etc.)
dans son échantillon.
Echantillonnage de convenance (de commodité) : Cas où les unités
d’échantillonnage sont faciles à rejoindre, disponibles et généralement facile
à convaincre.
Echantillonnage selon le jugement : Le chercheur juge que
l’échantillon va lui permettre d’atteindre les objectifs de la recherche.
Echantillonnage boule de neige : Utile dans le cas de la rareté
des unités d’échantillonnage ou de l’absence d’un cadre d’échantillonnage
valide. On demande à un répondant de nous référer à un autre qui présente les
mêmes caractéristiques que les siennes, et ainsi de suite…
Enquetes qualitatives : Entretiens
Définition :
Un entretien est une situation de
communication qui permet au chercheur d’avoir des informations d’un
interlocuteur C’est donc une méthode
d’échange conversationnel et de recueil d’informations. C’est est un instrument
qui permet d’étudier les systèmes de valeurs, les normes, les savoirs sociaux,
les représentations dont le langage en est le traducteur principal. D’après R.
Quivy et L. Van Campenhoudt, l’entretien est une méthode qui permet l’analyse
du sens que les acteurs donnent à leurs pratiques et aux événements auxquels
ils sont confrontés, leurs systèmes de valeurs, leurs repères normatifs
Type d’entretien
Il existe trois types d’entretiens :
- L’entretien directif ou fermé :
les questions demandent des réponses très concises.Cet entretien se rapproche
de l’administration d’un questionnaire. C'est le plus structuré de tous les
entretiens . Il suppose que l'interviewer ait la certitude que ses questions
fermées balisent tout le champ des possibles. C'est pourquoi un entretien
directif est toujours précédé d'une phase d'entretiens non directifs ou semi
directifs qui permettent de prouver que ses questions couvre le champ
d'enquête. Ce type d'entretien est très peu utilisé en approche compréhensive,
car il oriente trop le discours de l'interviewé.
- L’entretien
ouvert, ou non directif : c’est poser une question générale en laissant
toute la liberté au enterviewé s’exprimer son opinion sur le sujet. Ce type
d’entretien est surtout ponctué par des questions de type relance ou
reformulation. C'est le moins structuré de tous les entretiens. Après avoir
posé la question d'ouverture (la seule et unique question, celle qui ouvre un
champ d'expression), l'interviewer ne posera plus aucune autre question. Son
travail consistera à "suivre" l'interviewé dans le libre cheminement
de ses pensées, à faciliter son expression, à l'accompagner dans son
"errance". L'interviewer n'est pas passif : il doit remplir sa
fonction de facilitation de l'expression de l'interviewé, sans la diriger, sans
la contrôler, sans lui indiquer des domaines d'expression, sans l'orienter là où
l'interviewer souhaiterait voir aller l'interview.
- L’entretien
semi-directif : c’est un compromis entre l’entretien directif et
l’entretien semi-directif. L'interviewer, parce qu'il a une connaissance du
champ de l'interview, prévoit à l'avance un petit nombre de sous-thèmes qui
balisent tout le champ des possibles, compte tenu de l'objectif de l'enquête.
Pour chacun de ces sous-thèmes, l'interviewer prévoit une ou plusieurs
questions qu'il ne posera que si l'interviewé ne les aborde pas spontanément
dans le fil de la conversation. C'est dire que l'interviewer ne pose ses
questions que vers la fin de l'interview, si et seulement si l'interviewé n'a
pas abordé spontanément les sous-thèmes qui intéressent l'interviewer.
L’entretien collectif : le
focus group est une technique d’entretien qui permet de collecter des
informations sur un sujet ciblé. Cette méthode est issue d’une technique
marketing de l’après-guerre aux États-Unis qui permettait de recueillir les
attentes des consommateurs et de rendre ainsi un produit plus attractif. Cette
méthode s’inspire des techniques de dynamique de groupe utilisées par C.
Rogers, chef de file du courant de la psychologie humaniste. Cette technique a
été récupérée dans les années 1980 par la recherche universitaire dans des domaines
divers (éducation, santé publique, environnement, sciences sociales). Elle est
très utilisée dans les pays anglo-saxons dans les travaux de recherche en soins
primaires dans une optique qualitative de recueil d’informations et d’opinions
de manière systématique et vérifiable sur des thèmes variés.
Préparer le guide d’entretien
- Penser aux enjeux de l’entretien pour l’interviewé, il
doit être écouté et reconnu, cet entretien est une occasion de confirmer son
professionnalisme
- Se présenter, rappeler le cadre et les objectifs de
l’entretien,
- Vérifier le temps de disponibilité de l’interviewé
- Demander son accord en cas de prise de photo,
d’enregistrement sonore ou vidéo
- Dresser une « check list » des points essentiels à
aborder, et une chronologie, à titre purement indicatif (pour vous rassurer)
- Adopter un langage
non verbal et paraverbal qui facilite l’expression de l’interviewé, tenir
compte de l’aménagement spatial, être sensible aux expressions de ce langage
chez l’interviewé ·
- Ne pas oublier la
présentation, le rappel du cadre et des objectifs, le contrat « déontologique »
(accord de l’interviewé et conditions de diffusion). Ceci doit figurer dans le
guide d’entretien
- Vérifier le temps
disponible, et retenir les questions les plus importantes en cas de manque de
temps, ne pas dépasser le temps imparti
- Poser de préférence une question ouverte en commençant
l’entrevue, pour mettre à l’aise l’interviewé
- Savoir s’adapter à l’interviewé, lui laisser le temps de
réfléchir, le laisser s’exprimer sur d’autres questions, même si elles ne
correspondent pas à l’ordre chronologique prévu (reformulation en écho ou en
miroir), écouter activement votre interlocuteur
- Poser des questions de type relance pour approfondir, et
reformulations synthèses pour vérifier que vous avez bien compris les propos de
l’interviewé
- Limiter le nombre de questions fermées
- Synthétiser les principaux points de l’interview
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